Centre international de création artistique
A l'automne 2004, LE PARAPLUIE ouvre ses portes, la proposition est faite de conserver une trace du passage des artistes qui viendront en résidence. Jusqu'à fin 2019, c'est quelques 140 entretiens vidéos qui sont réalisés. Loin des clichés journalistiques ou télévisuels, la parole s’installe tranquillement dans un espace-temps voulu et revendiqué. Un temps d’échanges et de réflexions où il est souvent question de la création en cours, du fonctionnement de la compagnie, des difficultés de production et de diffusion, de la place de l’art dans l’espace public, du rôle de l’artiste dans la société...
D’un montage sobre (de 25 à 40 minutes) qui fait la part belle au temps, on peut aussi y découvrir en plan de coupe quelques images d’étapes de travail en fin de résidence. Ces entretiens constituent ainsi une véritable mémoire vivante des arts de la rue.
Travailler sur la trace avec Le Parapluie qui s’est doté d’un principe de base, celui de ne pas voir la trace des passages des compagnies. Comme si le lieu était toujours vierge ou immaculé, sans doute pour ne pas influencer les passages successifs et d’éviter que le lieu ne devienne un fourre-tout ou un album de famille, que l'on aurait du mal à ranger ! Sans doute aussi pour ne pas surcharger la mémoire et contraindre une création qui on le sait doit rester innovante, fraîche voire performante. Chaque résidence se passant dans un lieu vierge, comme une nouvelle page blanche à écrire. Donc l’essentiel est invisible pour les yeux ! 16 ans après, le Parapluie n’a pas trop bougé, on ne peut y soupçonner le passage de ces dizaines de compagnies, du travail accompli, de la sueur de la réflexion, des odeurs des ateliers de fabrication, des coups de gueule, des enchantements. Rien de matériel, reste l’immatériel de l’existence que l'image vient nous rappeler discrètement.